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juin 2019Paroles de joueurs avant la demi finale
Publié il y a 5 ans par ALAIN DUBIAU
Antoine Laforgue : «Je suis encore sur mon nuage»
Antoine Laforgue ne rechigne pas au combat. En première ou troisième ligne./ Photo DDM. Sébastien Batteux.
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Et si Antoine Laforgue était le porte-bonheur des Damiers ? On s'explique. Que ce soit avec Saverdun, le Stade Toulousain ou la sélection Midi-Pyrénées, il a empilé les titres dans les différentes équipes qu'il a fréquentées. Et il ne serait pas contre, le 23 juin au soir, ajouter une ligne prestigieuse à son palmarès. Jusqu'au SCA, son parcours a été riche. Très riche. Entre espoirs et remise en question. Après sa formation à l'UA Saverdun, il prend ensuite la direction du Stade Toulousain, d'Auch puis de Montauban. Une aventure tarn-et-garonnaise qui se finit plus ou moins bien. «J'en avais un peu marre du rugby à ce moment-là. Je voulais revenir en Ariège et, surtout, me refaire plaisir». Il ne tire pas un trait sur le haut niveau, bien décidé à venir lui chatouiller les pieds avec le SCA. En parallèle, Antoine prépare le concours de conseiller principal d'éducation. Le SCA et Jean-Philippe Sannac lui ont ouvert les portes pour un challenge qu'il ne regrette pas d'avoir relevé. Même si sa première année n'a pas été à la hauteur de ses attentes. «L'an dernier, la mayonnaise n'a pas pris. Ça arrive.» Le président tape du poing sur la table à l'intersaison. Pour le résultat qu'on connaît.
«Une année exceptionnelle»
«C'est une année exceptionnelle. Sur mais aussi en dehors du terrain. On vit hyperbien tous ensemble. On est content d'aller à l'entraînement même quand il pleut ou qu'il fait froid (rires).» Le collectif avant tout. «Le groupe s'est tout de suite senti uni. Tout le monde s'entraide, on se régale. C'est ce qui nous a permis de bien traverser les moments un peu plus difficiles. Les matches qu'on perdait l'an dernier, on les a gagnés cette année.» Antoine Laforgue est le parfait exemple d'une joie de vivre au sein des Damiers. En résumé, il s'éclate. «La montée en Fédérale 1, c'est juste énorme. Être dans le groupe qui fait monter l'équipe, c'est jouissif. Pour tout dire, je ne réalise pas encore. Je suis encore sur mon nuage.» Dimanche, il ne sait pas s'il jouera. Il faut dire que sa polyvalence a été un précieux atout pour Benoît Marfaing cette année. La longue et grave blessure de Jean-Philippe Pradaud lui a permis «de s'affirmer en troisième ligne.» Dimanche dernier, face à Mazamet, c'est en première ligne qu'il a été aligné titulaire. «Tant que ma polyvalence sert le groupe, tant mieux. Tant que je joue au rugby, je suis content (rires).»
C'est peu de dire qu'il attend ce match face à Issoire avec envie. «On va aborder ce match avec humilité. C'est une équipe très solide devant, très organisée. On devra reproduire les trente premières minutes de Mazamet. On sait à quoi s'attendre.» Pour prolonger une saison qui restera dans l'histoire du SCA.
Aussi buteur à l'occasion
Face à Mazamet, Antoine n'a pas hésité à tenter une pénalité de près de 50 m.. qu'il a d'ailleurs ratée de très peu. Un joueur de première ligne buteur, ce n'est pas si fréquent en Fédérale. «C'est un réel plaisir. Cette année, j'en ai déjà tenté deux autres.» Antoine est aussi un spécialiste des longues distances. «J'ai joué au foot pendant dix ans. Je sais taper dans un ballon (rires).»
Lionel Lasserre
Jean-Philippe Pradaud : «Le ballon, c'est un cadeau»
Jean-Philippe Pradaud, le facteur X du SCA en cette fin de saison./ Photo DDM. Sébastien Batteux.
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Gaillac en fait des cauchemars. Mazamet aussi. Depuis son retour, Jean-Philippe Pradaud impressionne son monde. Partenaires et adversaires. «C'est le facteur X de l'équipe» résume son copain Antoine Laforgue. Lui se cache derrière le collectif appaméen. Pamiers, c'est sa deuxième famille. «Mon but, c'est de donner du plaisir à mes coéquipiers. Ce que j'aime, c'est de les voir contents.» Lui qui avoue «ne pas accepter de perdre» donne tout pour ses couleurs. Son histoire est incroyable. Contre Gaillac, il réussit un match énorme dans la foulée de celui de ses copains. «La victoire m'a donné les larmes aux yeux. De voir tous ces sourires, ça m'a ému.» Il faut dire que Jean-Philippe Pradaud revient de tellement loin…. Originaire de Wallis, il découvre l'Australie à 11 ans. C'est là qu'il commence le rugby. Après quelques années en «internat rugby» (13-18 ans), il joue aux Brumbies ou Western Force avant d'arriver en France, à 23 ans, du côté d'Angoulème. L'adaptation à un nouveau rugby est contrariée par deux sérieuses blessures (cartilage des côtes et fissure du ménisque). Direction Lannemezan (Fédérale 2). Au cours de sa deuxième année, il se retrouve dans la même poule que… Pamiers. Les contacts se nouent et Jean-Philippe Pradaud pose ses valises en Ariège l'an dernier. Lui et le SCA sont ambitieux. Pour un résultat final décevant. «Oui, ça a été compliqué. On n'a pas réussi à trouver la cohésion sur le terrain. Quand elle est arrivée, c'était trop tard.» La saison 2018-2019 doit être celle du renouveau. Quand arrive ce 9 décembre, 11e journée de Fédérale 2. Le SCA joue à Villefranche-de-Lauragais. Peu avant la pause, Jean-Philippe Pradaud s'écroule. Il est si durement touché, qu'il va rester sur le stade plus d'une heure et demie. La blessure est terrible : luxation et double fracture de la hanche gauche. «Ma jambe a remonté d'au moins 5 centimètres. Après l'opération, le chirurgien m'a dit direct que le rugby c'était terminé pour moi. Là, j'étais au fond du sceau.» Face au désarroi du joueur, le chirurgien fait appel à un collègue, le professeur Reina. «Il m'a dit qu'avec une autre opération, je pourrai recourir 4 mois après.» Avec 6 vis, Jean-Philippe met les bouchées doubles. «J'ai toujours gardé en tête de jouer les phases finales. Je n'arrêtais pas de demander aux gars de se qualifier à tout prix (rires).» Après son nouveau séjour à Capbreton en avril, le Wallisien a le feu vert pour retrouver les pelouses. Benoît Marfaing lui donne du temps de jeu progressivement. «J'avais faim de jouer. Les gars ont fait du bon boulot. Tout le monde était content de me retrouver.» Le SCA puise sa force dans son collectif. Jean-Philippe en est un des piliers. Lui comme tout le monde veut prolonger le rêve. «Il ne faut pas s'arrêter là. Il faut prolonger ce bonheur qu'on vit tous ensemble. Franchement, on a les moyens d'aller au bout. Chaque équipe écrit sa propre histoire à chaque match. C'est celui qui y croira le plus qui gagnera. Et moi, j'y crois à fond.»
Le troisième ligne appaméen a vécu la qualification face à Mazamet avec une immense émotion. Son envie et son impact physique seront encore décisifs dimanche. «Le ballon, c'est un cadeau. Je suis triste quand certains le font tomber. C'est comme un bébé, il faut en prendre soin.»
Jean-Philippe Pradaud fait l'unanimité au SCA. Par son rugby mais, aussi et surtout, par sa gentillesse et sa bienveillance. Avec lui, les Damiers sont entre de bonnes mains.
Pamiers à 80 minutes de la finale !
Même dans leurs rêves les plus fous, dirigeants, entraîneurs, joueurs, supporters, n'auraient sans doute pas imaginé se retrouver à 80 minutes de la finale du championnat de France. La déception de l'an dernier avait été vive. Le président Sannac avait tapé du poing sur la table à l'intersaison. Les Damiers ont entendu le message. Après une saison prometteuse, la qualification ouvrait les portes du rêve. La Fédérale 1, dont on parle depuis quelques années à Balussou, était à portée de main. Mais, avec des 16e et des 8e de finale avec match retour à l'extérieur, l'équipe ariégeoise était loin d'être favorite. Elle a passé les obstacles Coarraze Nay puis Gaillac avec éclat. L'accession en Fédérale 1 est devenue réalité. L'appétit venant en mangeant, les Damiers se sont lancé un nouveau défi. Tout simplement celui d'aller chercher le bouclier national. Rien que ça. Après avoir terrassé sa bête noire Mazamet, le SCA devra, demain à Figeac (Lot), prendre le meilleur sur l'US Issoire (Puy de Dôme). Un adversaire qui ressemble beaucoup aux «noir et blanc.» Demain, c'est toute l'Ariège qui poussera derrière le SC Pamiers. Après Saint-Girons l'an dernier en Honneur, une nouvelle finale nationale serait exceptionnelle.
Lionel Lasserre
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